C’est une douleur lancinante. Parfois silencieuse, parfois cruellement présente.
Et ce corps qui n’est pas le mien.
Mon regard vif parcours le miroir, s’accrochant à lui même et cherchant à comprendre.
Cachez ce corps que je ne veux voir.

Mais devrais-je vivre avec des cicatrices, sombres reflets de mon passé
Pour vivre un peu mieux dans le noir ?
Serais-je raté ou réussi ? Aurais-je encore tant de mépris, comme celui qu’IL a ?
Je ne pourrais plus me cacher mais est-ce censé me libérer ?

Alors je reste dans le noir, les larmes perlent à ne plus vouloir
Devoir choisir.
Si la magie existait.
Ce serait plus simple.

Et puis je songe à lui, lui pour qui mon coeur bat. Je sais que son coeur est ouvert au monde mais pourrait-il être ouvert à moi ?
Moi qui ne suis pas si normal ?
Alors je me tais.
Encore une fois je me tais.

Alors que j’hurle dans le silence, dans la tempête qui me tourmente.
Que bon sang,
Qui pourra voir
Que je ne suis qu’un putain de mec normal

Et que je hais les cases qui font de moi un transgenre.

Non je ne le suis pas ! Peut-être dans les faits, la théorie. Oui je n’aime pas ce corps car ce n’est pas le bon ! Et alors ? Dois-je pour autant être vu comme une bête de musée ?

Des fois je me rappelle comment enfant j’espérais que Dieu se rende compte de son erreur et qu’un matin au creux de mes jambes ma virilité jaillisse (...). Sauf que non.

J’ai décidé de vivre sans avoir besoin d’un Dieu. Assez fort pour moi même. Fier comme Artaban, poing vers le ciel, j’ai décidé de vivre ma vie pour moi.

Peut-être l’ai-je décidé envers un quelconque Dieu… mais pour la société, les harcelements que j’ai subi étant jeune m’en empêchent encore.

Et ça me ruine. Sincérement.

Je voudrai crier au monde qui je suis, et dire à ceux qui ne comprennent pas d’aller se faire foutre…

Mais le courage me manque.

Alors je me tais.