Fil rouge

Cracher son venin - "Je préfère cramer mes ailes par les deux bouts pour ma liberté je crèverai debout"

"...au point que ses primaires c’est black out..."

Cette phrase, j’ai senti mon regard se voiler un court instant, je me suis senti me figé et puis je l’ai regardé un bref instant. Cet instant du 'ah bon y a pas qu’à moi que cela arrive'. Souvent ses cours font échos, et je ne cesse de me dire que c’est bien d’avoir cours sur tout cela et d’un autre côté je lutte pour ne rien montré de mes sentiments dans ces moments. Mais je fixais trop mon banc, je chipotais trop avec mes mains...Tous ces gestes que je connais je ne parvenais pas à les annihiler.

"...il ne faut pas sous estimer la violence psychologique...les enfants sont très violents… il ne faut pas croire que ça s’arrête à l’adolescence, cela devient encore plus violent..."

Ses phrases ne me reviennent même plus dans l’ordre.

Absence de confiance en soi.

Ce constat aurait put m’arracher un pâle sourire. Mais je pense ne pas avoir laissé transparaître. Parlait il vraiment de son meilleur ami ou parlait il de lui ? Je n’en sais rien...Et cela ne me regarde pas… Mais n’empêche… ce prof à compris mon fonctionnement. Mon fonctionnement stupide, m’encourager à mes réponses, dire que c’est parfait, me pousser à raisonner, à raccrocher. Ne même pas aborder le sujet du stage & du rapport, ne rien dire sur mes absences si ce n’est un simple " tu n’étais pas là mais peut être as tu une idée de la réponse ?".

Quoiqu’il en soit ma sensation de nausée est assez vite partie. J’aime bien ses cours en ne les aimant pas. J’aime bien car je comprends et ... et parce qu’il en parle et paradoxalement j’aime pas parce qu’il en parle. Je me sens si près de mes failles, si près de céder ou j’en sais rien. Je sais que je ne cache pas toujours mes émotions et je n’aime pas cela.

Concernant l’autre cours, la prof est tout aussi sympathique mais elle ne comprends pas mon fonctionnement. Je ne lui reproche pas. Juste que quand je lis un texte entier en anglais, avec mon accent pourri (alors que mentalement ça va… je veux dire la voix interne ça va mais le passage à l’oral est horrible)... c’est trop long pour moi, je me sens con et débile j’en ai marre de me corriger tous les 3 mots, les h j’ai un mal de chien à les prononcer, et je finis la jambe tremblante de raz le bol, glissant des mots français parfois genre "bref" ou "non" avant de me corriger maladroitement. Et c’est là que tilt bam "tiens en secondaire on m’a jamais vraiment fait lire en anglais". Après j’aime pas cette sensation, j’dois être le plus nul à l’oral en anglais… M’enfin l’en faut bien un.

Je m’en veux de faire retomber mon humeur sur mes amis...mes amis français… je commence vraiment à saturer de pas avoir de belges, j’essaye de me rapprocher naturellement d’une de ma classe mais ... mais forcément ça prend du temps. Je n’ai plus d’ami belge. Je parle bien d’ami. Du coup… ça fait vide. J’aimerai faire des sorties, inviter des potes...Mais y a plus Simon - par ma faute, y a plus les autres...par le temps. Je me sens tellement distant des français, pas en km mais… par la frontière. Appels payants, sms pareils, il m’aurait sans doute bloqué quand même mais là...je me sens à l’écart, à part, ... Et je me fais des films à ce niveau donc faut que je comprenne qu’eux n’y peuvent rien. C’est ainsi. Ils sont du même côté de la frontière puis j’ai fb skype etc…

Mais à tous les niveaux, pas que mon meilleur amis, tous ...tous mes amis français...ils me manquent...terriblement. Croiser des thalys tous les jours n’aide pas. Je me dis toujours "jvais m’taper l’incruste" en sachant que c’est impossible. Ou alors je tente de l’ignorer, et d’ignorer qu’ils me manquent tous. Je ne rp plus des masses, je ne cause plus des masses...Je parle bien dans la globalité. J’ai mal d’être belge alors que j’aime et j’adore mon pays (sauf institutionnellement). Je me dis souvent que c’est p-e un problème actuel national. Avec les technologies on se rassemble par langues entre autre, les flamands on sans doute pareil avec les néerlandais, les germanos avec les allemands que nous avec les français… Enfin je ne sais pas ils ont quand même souvent tous des amis belges aussi…

Je me sens ridicule à me sentir oppressé, étouffé, consumé de l’intérieur par des peurs, par le passé. Pourquoi maintenant ? "on refoule jusqu’à être assez fort" c’est ce que j’avais vu en psycho. Sincèrement… ça fait longtemps que ça dure...Mon meilleur ami m’a toujours connu caliméro, fatigant… Juste que là j’atteins une limite, la limite du "je pète les plombs". Cela sature. Comment expliquer ça… A part le feu qui brûle brûle et doit sortir mais ne peut pas. Et j’ai peur justement de cette rupture, de péter les plombs, j’ai peur… encore cette putain de peur à la con.

"Je suis un bouillon de peur", je l’avais déjà écrit. Il faut que je me rassure, que je me sécurise. Comme un pitit n’enfant oui. Parce que le mioche à pas eu ça. Alors j’ai peur, je me sens nul, j’ai l’impression de ne pas avoir le droit d’exister. Et je ne cherche pas à me plaindre ici. Je veux faire sortir tout ce poison, ce fucking poison. Je me sens tendu constamment, jamais détendu. Je me refuse de retoucher aux clopes, c’est un soulagement passager et je garde en ultime rempart.

Alors soyons clairs :
- Si mes amis me supportent depuis tout ce temps, c’est que je suis aussi leur ami.
- J’ai certes des défauts, mais beaucoup découlent de mes peurs. Il faut supprimer les causes et les conséquences suivront.
- tout ceci me semble ridicule
Ce ne sont que de belles phrases que j’énonce pour faire genre "je me rassure" mais c’est pas si simple.

Je suis fatigué.

Vraiment.

Mais j’ai pas encore dit mon dernier mot.

Ecrire ne m’apaise même pas.